Sans être révolutionnaire, Battlefield 6 revient aux fondamentaux de la série avec un plaisir de jeu retrouvé et un multijoueur qui frappe fort.
Après un Battlefield 2042 qui a laissé les fans sur le carreau, la licence d’EA et DICE revient avec un objectif simple : reconquérir son public. Battlefield 6 mise sur un retour aux fondamentaux : une guerre moderne, des classes bien définies et des affrontements spectaculaires. La campagne nous embarque au cœur d’un monde en crise, entre trahisons et opérations secrètes, tandis que le multijoueur signe le grand come-back des escouades et du travail d’équipe. Le résultat ? Un épisode solide, spectaculaire par moments, mais qui peine encore à retrouver toute la folie destructrice qui faisait la force de la série.
Une campagne efficace, un gameplay qui retrouve ses marques
Côté solo, la campagne ne réinvente pas la roue mais assume pleinement son rôle de vitrine. En neuf missions, on traverse des environnements variés, de l’invasion de Gibraltar à la vallée semi-libre du Mirak, en passant par des affrontements de chars d’assaut ou des séquences d’infiltration tendues. Si tout n’est pas égal en intensité ou en mise en scène, certaines séquences marquent les esprits — notamment grâce à un antagoniste bien campé et quelques dialogues inspirés. On aurait toutefois aimé une écriture plus audacieuse et surtout la possibilité de piloter des véhicules aériens, absents ici. Six heures de jeu, montre en main, pour une campagne qui se termine avant de vraiment décoller, mais qui reste agréable à parcourir.
Le gameplay, lui, fait un vrai bond en arrière – dans le bon sens. Fini les opérateurs et leurs gadgets absurdes, place aux quatre classes mythiques : assaut, ingénieur, soutien et éclaireur. Les sensations de tir rappellent Battlefield 4 : du recul, du punch, des armes bien différenciées. La destruction environnementale reste présente, mais bien moins spectaculaire que par le passé ; seuls certains murs ou éléments cèdent sous les obus, là où on rêvait de voir des immeubles entiers s’effondrer. C’est dommage, car la physique des explosions est toujours aussi jouissive. Pour le reste, la progression est fluide : maîtrise d’armes et de véhicules, camouflages à débloquer, niveaux qui s’enchaînent sans frustration. Sur le terrain, c’est nerveux, parfois chaotique, mais souvent grisant – exactement ce qu’on attend d’un Battlefield.
Un spectacle immersif, mais encore perfectible
Techniquement, le moteur Frostbite reste un petit bijou. Les environnements sont détaillés, la lumière naturelle et les effets de particules superbes. Les performances sont au rendez-vous : même dans les affrontements les plus chaotiques, la fluidité ne bronche pas. Si le choix d’abandonner le ray tracing peut surprendre, il permet au jeu d’assurer une stabilité exemplaire. En revanche, les destructions partielles et certaines textures inégales rappellent que Battlefield 6 ne pousse pas complètement la “next-gen” dans ses retranchements.
Heureusement, le sound design rattrape tout. Les explosions font vibrer les murs, les fusils d’assaut claquent avec une intensité rare, et les ambiances de champ de bataille sont d’un réalisme bluffant. La musique accompagne bien l’action sans en faire trop, tandis que le doublage – aussi bien en VO qu’en VF – se montre convaincant. Le multijoueur, quant à lui, se hisse au niveau des meilleurs : classes bien équilibrées, cartes variées, progression gratifiante. Il reste à voir si le contenu post-lancement suivra, mais les bases sont là : c’est fun, nerveux, et surtout fidèle à l’esprit Battlefield.
Un multijoueur solide et généreux
Le cœur de Battlefield 6, c’est évidemment son multijoueur, et bonne nouvelle : il est à la hauteur des attentes. Le retour des classes classiques redonne une vraie identité à chaque rôle et pousse à la coopération. Les cartes sont nombreuses et variées, alternant entre combats d’infanterie rapprochés et vastes champs ouverts où les véhicules règnent en maîtres. Si la destruction reste plus encadrée qu’auparavant, chaque affrontement conserve ce sentiment d’immensité et de chaos organisé propre à la série. Le gunplay est précis, la balistique exigeante, et les sensations de tir font honneur à la franchise.
Les modes de jeu, eux, offrent de quoi s’occuper. On retrouve les indétrônables Conquête et Ruée, piliers historiques de la licence, accompagnés de modes plus dynamiques comme Percée (plus resserré, plus nerveux) ou Escouade Tactique, centré sur des objectifs à petite échelle. DICE introduit également Frontlines, un mode hybride qui mêle attaque/défense et progression par zones. Le système de progression, basé sur l’expérience et la maîtrise des armes et véhicules, est gratifiant sans être frustrant. Le tout profite d’un matchmaking rapide et d’une stabilité réseau globalement correcte – un vrai progrès depuis 2042.
Battlefield 6 n’est pas la révolution attendue, mais c’est une vraie reconquête. Avec une campagne honnête, un multijoueur enfin équilibré et des sensations de tir retrouvées, DICE signe un épisode solide et généreux.
Battlefield 6 est disponible depuis le 10 octobre 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series.
Avis
En somme, Battlefield 6 ne réinvente pas la roue, mais il parvient à combiner sensations de tir retrouvées, multijoueur solide et campagnes variées pour offrir un épisode plaisant et fidèle à l’esprit de la franchise.
- Graphismes
- Bande sonore
- Durée de vie
- Gameplay
- Scénario
- Multi

