Mettre en avant la peste noire dans un jeu vidéo n’était pas une mince affaire, mais A Plague Tale : Innocence a brillamment relevé le défi.
Nous avons découvert le titre d’Asobo Studio en 2017, lors de l’événement What’s Next de Focus Home Interactive. Depuis, le studio n’a pas baissé les bras et a terminé de peaufiner son nouveau bébé. Disponible depuis peu, A Plague Tale : Innocence a la lourde tâche de revenir sur un moment majeur (et terrible) du XIVe siècle : la peste noire. Sans plus attendre, voici notre diagnostic médical…
A Plague Tale : une histoire loin d’être innocente
Dès le début du jeu, tu incarnes Amicia de Rune, la fille d’un seigneur du royaume de France, mais surtout une adolescente au tempérament fort. Son petit frère nommé Hugo, est atteint d’un mal bien mystérieux. Sans entrer dans les détails, nous avons apprécié la rapidité de la mise en place de l’intrigue principale de l’histoire. Il te suffit d’y jouer quelques minutes pour assister aux scènes de massacres qui te feront frémir comme jamais. En clair, ne t’attache pas à certains personnages car il semblerait que les scénaristes se soient inspirés du sadisme de George R.R. Martin (Game of Thrones).
Les membres de l’Inquisition (un ordre au dessein meurtrier) veulent mettre la main sur Hugo et Amicia va tout faire pour éviter cela. La relation entre ces deux jeunes enfants se révèle très touchante et s’améliore au fil du scénario. On ne peut être qu’admiratif devant l’innocence du petit garçon qui découvre, pour la première fois, la beauté et la cruauté du monde extérieur. Le scénario est le plus gros point fort de cette aventure palpitante. Dommage que la durée de vie du soft soit assez courte (une dizaine d’heures pour en voir le bout).
A Plague Tale où l’horreur de la peste
Même si les premières minutes s’avèrent chaleureuses et féériques, l’horreur prend très rapidement place. Les morts s’enchaînent et les décors deviennent sombres, étroits et morbides. On saluera la direction artistique tout simplement sublime, nous donnant l’impression de contempler un tableau magnifiquement glauque. Les environnements se diversifient mais gardent tout de même un thème en commun : l’horreur causée par la peste noire. Si tu te sens mal à l’aise face à la pléthore de cadavres dévorés par les rats, nous te conseillons d’y jouer à petite dose.
Cependant, nous aurions un reproche à lui faire : la synchronisation des yeux des personnages principaux. Il n’est pas rare de voir un léger retard de la position des globes oculaires d’Amicia lors des cinématiques. Un petit souci qui devrait être rapidement réglé grâce à un patch correcteur.
Concernant la bande sonore, composée par Olivier Derivière, elle supplée parfaitement les événements tout au long de l’aventure. nous avons également été surpris par la justesse des doublages, que ce soit en version anglaise et française. Chapeau !
Un gameplay aux petits oignons
Autre force du titre est son gameplay basé principalement sur l’infiltration. Exit les armes lourdes, les assassinats furtifs et l’extermination des rats à coup de lance-flamme, Amicia n’est pas une guerrière expérimentée. Au contraire, elle reste une adolescente innocente et très humaine. Il faudra donc ruser pour éviter les membres de l’Inquisition et les troupeaux de rats assoiffés de sang. Armé de ta fronde, tu vas devoir interagir avec le décor pour faire diversion et pouvoir passer en toute sécurité. Loin d’être redondante, cette mécanique évolue et s’intensifie au fil de l’histoire.
A Plague Tale s’avère également très exigeant. Il te suffit d’un faux pas pour te faire dévorer par les rats qui s’en donneront à cœur joie. En contre-partie, tu peux utiliser cette terrible menace pour te débarrasser des humains qui veulent ta peau. En utilisant le décor, tu peux amener les rats vers une cible ennemie de choix pour te frayer un chemin. On ne peut qu’applaudir ces idées novatrices (et cruelles !) qui permettent de varier les plaisir (et le gameplay). Pour terminer, les différentes énigmes se révèlent bien pensées et loin d’être si évidentes. On adore !