Les spéculations boursières inspirent fortement Hollywood ces derniers temps (à raison comme dirait l’Oscar de The Big Short) et à Jodie Foster (la réalisatrice, non l’actrice) de s’engouffrer dans la brèche avec son Money Monster cannois.
Ambitieux. Il y a de l’idée et de l’envie dans ce long-métrage. Avec un cynisme exacerbé, on y dépeint non seulement le conflit perpétuel entre les riches et les pauvres, mais on a également droit à une critique à peine voilée (voire pas du tout) sur les médias et la vacuité du star-système. Le tout incarné par un George Clooney presque naturel quand il joue l’imbu de lui-même. Jodie Foster brosse large avec un réalisme qui fait peur.
Le thriller de trop ? Elle brosse peut-être même trop large ! En joignant à sa critique du capitalisme tous les codes du thriller, elle finit par ne faire complètement ni l’un, ni l’autre. Money Monster se retrouve naviguant un peu maladroitement entre deux eaux, ni jamais assez tendu pour jouer la carte du thriller, ni jamais assez profond pour devenir lanceur d’alerte. À l’image d’une fin pourtant riche en sous-textes, on continue notre vie comme si de rien n’était…