Mel Gibson n’est pas connu pour la subtilité de ses réalisations. Entre Braveheart, La Passion du Christ ou Apocalypto, l’Américain ne fait pas dans la dentelle. Comme ce n’est pas à 60 ans qu’on change, on n’est pas surpris par le ton de son long-métrage sur la Seconde Guerre mondiale, Tu ne tueras point.
Académisme fleur bleue… Dans la première partie, Mel Gibson s’attarde sur la vie de Desmond T. Doss aux E.U. (Andrew Garfield encore une fois très croyant) avant la terrible bataille d’Okinawa contre les Japonais. Sa caméra est fixe et plate, on a le droit à un empilement de clichés et de bons sentiments, mais aussi à l’entraînement des militaires extrêmement caricatural. N’est pas Kubrick qui veut.
… Et puis, le film devient redoutable et réaliste. Quand arrive l’heure de la boucherie (pardon, bataille), c’est une tout autre histoire d’un point de vue esthétique avec une caméra en mouvement et une image sale. De plus, malgré l’absence de subtilité et le propos religieux (le style « Mel Gibsonien »), le récit parvient à toucher par la force de conviction de son personnage et de son réalisateur. Chez Gibson, il y a tout simplement un sens de l’épique qui ne laisse pas de marbre.