Chris Renaud
D’où vous est venue l’idée de Comme des Bêtes ?
L’idée est venue de Chris Meledandri, le fondateur d’Illumination Entertainement qui s’est vraiment demandé ce que faisaient nos animaux quand nous n’étions pas à la maison. C’était un super concept mais un très gros challenge pour savoir quelle histoire raconté derrière ça.
Qu’est-ce que vous a apporté l’expérience de Moi, Moche et Méchant et des Minions ?
Quand Pierre Coffin et moi avons réalisé Moi, Moche et méchant, on n’avait pas idée que le film et les Minions bien sûr deviendraient aussi populaires. Ça a été une expérience très gratifiante. Les gens se sont vraiment approprié les personnages. Et rien n’est plus gratifiant que ça. Je ne sais pas si Gru et les Minions continueront à exister mais j’espère parce que c’est vraiment fun de leur donner vie.
Qu’est ce qui a été le plus difficile sur ce film ?
On a fait face à un challenge technique de taille : l’animation. On voulait vraiment que les animaux ressemblent à de vrais animaux. On a fait un tas de recherche, on a engagé un dresseur de chiens qui est venus avec des petits chiens, des gros chiens … On les a filmé, observé, étudié… Dans le film on a un bestiaire assez impressionnant, ça va du chien au serpent, en passant par le crocodile et ils s’animent tous d’une façon différente. Ça a été un grand challenge.
Et puis le problème est toujours le même, comment donner vie à un personnage dont le public va se soucier. La question s’est posé avec Gru, comment créer un méchant que le public apprécie quand même. Et ça a été la même chose avec Duke, quand il débarque chez Max, c’est un gros chien très agressif, ce qui est important pour mettre en place la suite. Mais comment réussir à faire que le public ait malgré tout envie qu’ils deviennent amis ? Il a fallu trouver un équilibre pour en arriver là.
En parlant des personnages, vous avez choisi un mignon petit lapin comme méchant, pourquoi ?
J’ai beaucoup aimé le contraste ! Au début, il devait ressembler à un gros lapin mais quand on a commencé à parler du casting et du fait qu’il devait être le méchant, ça nous semblait beaucoup plus fun de partir dans le sens opposé. Quand Kevin Hart, qui a plutôt une grosse voix, a été choisi pour prêter sa voix à Pompon, on a pensé que le contraste serait vraiment drôle.
L’histoire se déroulant du point de vue des animaux, la ville de New-York parait encore plus immense, voire démesurée, c’était votre volonté ?
Oui. Avec le production designer, on avait en tête les couvertures du New-Yorker de Sempé qui représentait des sortes d’immenses murs de fenêtres et deux petits personnages dans un coin. De là on est parti dans l’idée d’avoir une ville toute en verticalité, beaucoup plus grande que dans la réalité. Et des animaux plus petits, pour renforcer cette perspective.
En parlant de ça, la modélisation de New-York est impressionnante, la lumière, les détails mais aussi les personnages … Est-ce que le travail technique a été compliqué sur le film ?
Oui. Vous savez on essaye de toujours repousser les limites de notre technique pour ne pas reconnaître que l’on en a ! Une des choses dont on est le plus fiers, c’est l’aspect et la texturisation du pelage des animaux qui a représenté un vrai challenge. Le pelage de Duke semble très dru, celui de Chloé parait très doux … Ça donne le sentiment d’être réel, c’est vraiment convaincant. Pour recréer New-York, l’équipe a créé une bibliothèque des buildings
Comme des Bêtes a été présenté au festival d’Annecy il y a quelques semaines, qu’est-ce que ça vous fait ?
C’est génial ! J’adore aller à Annecy. (Il y a déjà présenté Moi Moche et Moche et les Minions) Les gens là-bas sont très enthousiastes et nous soutiennent beaucoup. Mais c’est toujours un mélange d’émotions, je suis à la fois très excité de présenter un film mais en même très nerveux car on ne sait jamais vraiment quelle va être la réaction des spectateurs. Mais le festival et ceux qui y participent ont toujours été incroyables avec nos films.