Prélude est l’histoire chorégraphiée de la rencontre entre la musique de Romain Dubois et la physicalité des danseurs.
Dans Prélude, neuf danseurs et danseuses de hip-hop dirigés par le chorégraphe Kader Attou unissent leur énergie dans une performance brute, portée par la création musicale électro de Romain Dubois. Un spectacle qui nous a plu, sans toutefois nous convaincre complètement.
Entre danse et narration
Prélude, comme cette introduction de Kader Attou, danseur, chorégraphe et directeur artistique de la Compagnie Accrorap, à Marseille, et figure majeure de la danse hip hop en France, qui apparaît dans la pénombre pour nous conter une part de son histoire à la genèse de ce projet. Sa venue au monde, sa famille, les combats qui font renaître, ou encore sa rencontre avec la boxe qui est venue nourrir sa passion pour le mouvement. Il fait d’ailleurs un parallèle intéressant entre ces deux disciplines qui se ressemblent davantage qu’il n’y pourrait paraître.

Puis, place à la vie, intense, brute, vibrante, et au collectif si essentiel dans son approche de la discipline. « L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres » explique-t-il très joliment. Les danseuses et danseurs s’emparent alors de la scène pour traduire en mouvements ces confidences, mêlant leurs univers respectifs avec beaucoup d’engagement et d’enthousiasme.
Prélude : une performance physique avant tout
Les visages s’éclairent, les corps exultent tandis que hip-hop, breakdance, danse contemporaine et cirque s’entremêlent. L’énergie est à la joie et au plaisir d’être ensemble, et elle est contagieuse. Le groupe est une force, il est porteur, comme autant de cœurs qui battent ensemble. C’est ce qui se dégage de cette chorégraphie abstraite, débordante de vitalité, et dont l’intensité grandit en même temps que celle de la musique aux sonorité électro de Romain Dubois.

La seconde moitié nous a toutefois semblé un peu longue et répétitive dans le rythme. Et si l’introduction parlée nous est apparue comme une ouverture originale et enrichissante, les autres temps de narration venus s’intercaler dans la première partie du spectacle auraient mérité d’être plus resserrés et davantage intégrés à la chorégraphie pour créer un ensemble plus poétique et harmonieux. Ce qui n’a pas empêché la montée en intensité finale de nous attraper le corps tout entier et de faire vibrer la salle à l’unisson.
Prélude, de Kader Attou, avec Jikay, Azdine Bouncer, Alexis de Saint Jean, Damien Bourletsis, Simon Hernandez, Aline Lopes, Yann Miettaux, Nabjibe Said et Margaux Senechault, se joue du 5 au 13 juillet 2025 à La Scala Provence.
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Avis
Si la construction et l'esthétique du spectacle n'ont pas su nous charmer, la performance de ces artistes virtuoses est admirable. Leur énergie nous contamine, et notre corps bouge avec le leur (mais beaucoup plus discrètement et sans talent aucun !) tout au long de leurs tableaux collectifs.