Final Fantasy, une saga qui berce des millions de joueurs depuis le premier épisodes sorti sur Famicom en 1987. FF Pix, paru chez Kuro Pop, revient sur le pixel art, cette retranscription des personnages et des environnements vidéoludiques sur les grilles de 16×24 carreaux, pour les premières consoles. Malheureusement, FF Pix s’inspire un peu trop de son sujet et propose un contenu bien trop limité…
Une iconographie très fournie
FF Pix rassemble 279 pages, dont 262 d’illustrations. En pleine page, en demi, ou subdivisé, le pixel art offre un large panorama des personnages et des environnements des différents opus. En couleurs, très lisibles, ils permettent de se rendre compte de l’évolution visuelle progressive. Les héros sont détaillés sous toutes les coutures, de face, de profil, de dos, dans différentes positions.
On y découvre également quelques créations, inspirées des opus plus récents et réalisés par l’artiste Kazuko Shibuya sous forme de pixel art, à l’ancienne.
Un livre d’images
Chaque illustration est complétée de quelques mots succincts : le nom de l’opus d’où est tirée/inspirée l’image, sa dimension et une description en 5 mots. C’est tout.
Le seul texte fourni est l’interview de Kazuko Shibuya, la graphiste derrière ces créations. Oui, cela représente donc, après une savante soustraction, 17 pages sur la totalité de l’ouvrage. Et encore nous sommes généreux puis que l’interview est également illustrée de photos, fort à propos par ailleurs.
La frustration est grande : les informations de la dite interview ne sont présentes qu’à la toute fin du livre, laissant le lecteur dans la plus cuisante ignorance des enjeux qui ont permis de créer ce qu’il contemple. De plus si cette fin d’ouvrage vient quelque peut éclairer le début, les renvoies aux œuvres présentées sont en réalité très limités (trois, facile à compter…).
Une interview complète
Les questions/réponses de Kazuko Shibuya, permettent de cerner de manière très intéressante son parcours, son arrivée chez Square et son rôle dans le développement de l’univers de Final Fantasy. Les questions, pertinentes, permettent également de comprendre les enjeux et difficultés des premières créations vidéoludiques en pixels. Ainsi, on saisi mieux l’inspiration créatrice de l’artiste, ses difficultés à s’adapter aux nécessités si particulières de cet art.
Mais il manque cruellement un texte plus extérieur, informatif. On regrette également que le point de vue d’un créateur, d’un directeur artistique, ou même celui d’un autre graphiste ne soit pas proposé en échos.
Quelle frustration !
On parcoure donc les cinquantes premières pages avec intérêt, en attendant quand viendront des détails, des éclaircissements, mais rien. On feuillette ensuite les quatre cinquième restant de l’ouvrage, rapidement, puisqu’au final aucune information n’est raccordée, et on tombe au final sur l’interview. Trop tard.
L’ouvrage aurait vraiment gagné à distiller des informations textuelles au fur et à mesure. Il aurait égalent gagné à présenter des ébauches, des rendus in game vivants, des jaquettes de jeu, mais non. Il n’a même pas mérité une table des matières, le pauvre.