L’adaptation biblique, certains s’y sont essayés, ils ont eu des problèmes. Plus tôt cette année, Aronofsky essuyait la tempête avec un Noé maladroit. Pas de quoi faire peur à un Ridley Scott et son Exodus qui, loin de se noyer, coupe la mer en deux.
Le réalisateur de Gladiator et Kingdom of Heaven renoue avec le Péplum grand spectacle. Son Moïse – sous l’apparence de Christian Bale – guerroie comme un Diable avant de laisser place aux terrifiantes plaies d’Égypte. Les séquences privilégient l’action, au détriment malheureusement de l’émotion et de ses personnages.
Un moindre sacrifice nécessaire à fin de contourner une matière première dangereuse. Exodus ne s’embourbe pas dans le discours religieux, notamment dans sa représentation du Prophète et de Dieu. Le premier se révèle athée avant de faire face à une divinité proche de l’Ancien Testament : le Tout-Puissant ordonne et punit, sans oublier quelques caprices. La confrontation entre Moïse et le Roi laisse sa place à celle entre Moché et Dieu avec toujours pour victime le peuple.
Jouant sur sa dichotomie, Exodus évite le manichéisme et parvient à trouver le bon cap entre deux eaux.
Exodus : Gods and Kings sort le 24 décembre 2014