Porté par son succès en Chine, The Shadow’s Edge a le droit a une sortie cinéma chez nous et pour cause : ce blockbuster policier place Jackie Chan en vieux flic sur le retour, devant stopper un Tony Leugh Ka-fai en mystérieux mafieux intraçable.
C’est un des succès au box-office chinois estival : The Shadow’s Edge est réalisé par Larry Yang (Ride On) et a pour star l’inénarrable Jackie Chan (Police Story, Rush Hour) et Tony Leugh Ka-fai (Election, Prison On Fire) dans un face-à-face qui « pourrait presque faire penser » à Heat en se basant uniquement sur le synopsis. Mais loin d’être un polar pur jus, le film verse aussi dans la comédie et l’action !
En effet, The Shadow’s Edge se déroule à Macao, alors que la police doit faire face aux braquages répétés d’un étrange gang composé de sept criminels. Acrobates et maîtres du déguisement pour se tirer de chaque situation, ces voleurs hors-normes se paient même le luxe de pouvoir manipuler les technologies de surveillance pour ne laisser aucune trace !

C’est dans ce contexte que la police va faire appel à Wong Tak-chong (Jackie Chan), un ex-vétéran de la cyber-surveillance désormais retraité. Adepte de « l’ancienne méthode » analogique, ce dernier va également prendre sous son aile He Qiuguo (Zhang Zifeng), la fille d’un ancien collègue décédé lors d’une affaire. Cette traque va ainsi mettre en lumière l’identité de Shadow (Tony Leugh Ka-fai), le mastermind derrière ces braquages qui sévit depuis vingt ans sans que personne n’ait vu son visage !
Action qui poursuit son ombre
D’entrée de jeu, The Shadow’s Edge séduit autant qu’il désarçonne : la poursuite initiale à travers Macao fait preuve d’un ludisme certain dans son caractère hyper-véloce et acrobatique. De plus les futures quelques séquences d’action (que ce soit du mano-à-mano en intérieur ou de la fusillade plus explosive) font preuve d’une efficacité chorégraphique allant de pair avec l’impact de chaque coup représenté.
Mais c’est aussi sur cet aspect purement récréatif que The Shadow’s Edge est légèrement tiré en arrière par un montage parfois erratique qui diminue la lisibilité globale des actions. Pas de quoi avoir des resucées de Taken 3 heureusement, mais c’est particulièrement probant au décours d’une scène en début de film, où le fameux Shadow sort d’un hôtel, au même instant où les forces de police s’y introduisent pour coffrer les sept criminels.

Un passage simple comme bonjour, gâché par un enchainement de plans ne durant jamais plus de 1.5 secondes chacun, et sans lecture cohérente via des axes changeants parfois à 180° dans leur prise de vue. Curieusement, le spectateur ne sera pas perdu dans sa compréhension des évènements, mais c’est bien la grammaire cinématographique qui en prendra un coup !
Jackie Chan-sploitation
Heureusement, la trame file à toute vitesse en proposant à Jackie Chan un de ses meilleurs rôles de mémoire récente. Nourri par sa personnalité joueuse et un capital sympathie ne décroissant jamais avec l’âge (bien au contraire), c’est un pur plaisir de le voir s’atteler à nouveau à autant de registres (drame, comédie) y compris dans quelques séquences plus musclées. On pensera d’ailleurs au morceau final du film, alors que les deux ennemis de The Shadow’s Edge s’affrontent au couteau en position accroupie dans l’établi d’un restaurant.
Des petites trouvailles ici et là qui donnent une certaine énergie au long-métrage, capable de passer du polar d’action à un drame familial plus intime (bien que programmatique jusque dans sa scène post-générique plantant maladroitement une suite!) en passant par du jeu de dupes : la séquence pivot illustrant ce mantra tient dans une portion centrale où mentor et élève doivent jouer le père et la fille devant un Shadow cherchant le moindre faux-pas dans cette improvisation undercover !

Des réjouissances qui cachent l’éléphant au milieu de la pièce : la genèse et les prémices narratives de The Shadow’s Edge tiennent dans une actualisation du regard porté sur les nouvelles technologies (IA, bitcoins, caméras de surveillance omniprésentes), intégrées dans le récit comme une nouvelle source d’enrichissement ou un moyen pour les criminels de trouver des dispositifs inédits pour commettre des larcins. Hors, le film délaissera quasi intégralement cette dimension, comme conscient que sa finalité était avant tout le divertissement. Un aspect réussi sur ce point, même si peu réflexif à ce niveau !
The Shadow’s Edge sortira au cinéma le 3 décembre 2025
avis
The Shadow's Edge a beau délaisser tous sa réflexion d'un polar analogique censé évoluer dans un monde sur-technologique, mais le blockbuster de Larry Yang fait preuve d'un vrai ludisme en laissant la part belle à ses personnages, à son action bien chorégraphiée et son duel Jackie Chan-Tony Leung Ka-fai !

