Vous connaissez sans doute l’histoire du Papa qui plante la graine dans Maman, pas vrai ? Et bien dans ce cas, bienvenue dans The Seeding, réalisé par Barnaby Clay, qui va vous raconter en 1h34 pourquoi il ne vaut peut-être mieux pas avoir d’enfant !
Un randonneur se rend dans le désert pour prendre des photos d’une éclipse solaire. Il tombe sur un enfant égaré et propose de l’aider à retrouver les siens. Son acte de bon samaritain va rapidement se transformer en un jeu dangereux entre lui, un groupe d’adolescents sadiques et une mystérieuse femme qui entretient des liens étranges avec ces derniers.
The Seeding n’est pas vraiment un film de divertissement. En fait, c’est même plutôt l’inverse. Le métrage se veut un peu intello, proposant au spectateur une sorte d’étude de cas d’un personnage qui se retrouve piégé dans un trou avec comme seul enjeu pour le protagoniste principal, celui de s’échapper. Ne vous attendez pas non plus à une masse de rebondissements et de twists, on n’est pas vraiment venu pour ça. Pour Barnaby Clay, ce qui importe dans ce premier long-métrage, c’est d’exposer la vanité humaine au spectateur.
Vendu comme une espèce de survival, on est loin de ce que raconte le film. On va dire que The Seeding est plus proche d’une sorte de thriller psychologique métaphorique. Alors que le protagoniste mène une vie qu’on comprend active, il se retrouve coincé, loin du monde qu’il connaît, littéralement à cause d’un enfant. Piégé aux côtés d’une femme, ils vont alors développer la relation la plus primal du monde.
Barnaby Clay propose d’ailleurs toute une imagerie autour de la transmission, de la fécondité, qu’il lie directement à la vanité de ses personnages. Ils ne sont pas au paradis, mais piégés dans une maison isolée de tous. Ils ne leur restent alors que leur foyer à s’occuper et à se maintenir tant bien que mal en vie. Lui, devient alors victime de sa propre existence. Les personnages définissent alors leur nature par leur fonction primaire : la Mère et le fécondateur, jusqu’à ce que la mort les sépare.
Si le film n’est pas vraiment divertissant, on lui reconnaît une direction photographique très sympathique. A l’image de son désert, on la sent sale, chaude et transpirante. On ressent une intention assez similaire au travers de la bande originale, qui propose des sonorités surprenantes et uniques, à l’image du film lui-même. Mais cela s’arrêtera là et c’est peut-être bien là le problème… Car passé le côté intellectuel et l’interprétation des différentes allégories et métaphores du film, on n’a plus grand chose à en dire…
Les péripéties sont assez minimes. Les enjeux ne se renouvellent pas vraiment non plus… Les dialogues sont eux aussi assez pauvres. Et même s’ils embrassent les intentions du réalisateur car très liés aux thématiques que Barnaby Clay semble évoquer, The Seeding manque de rythme et tourne finalement vite en rond… En tout cas une chose est sûre, après avoir vu The Seeding, la majorité des spectateurs va ressortir assez pâle, du moins si Barnaby Clay a été assez clair pour eux.
The Seeding est actuellement en compétition au 31e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer
AVIS
The Seeding est un film un peu trop intello, une sorte de miroir intellectuel de la vanité humaine et de fait, celle du spectateur. Passé le côté analytique de l'œuvre, il ne reste pas grand chose à en retenir… Comme le désert, il redeviendra probablement poussière.