James Gray est un cinéaste rare. Il a réalisé six films en 23 ans et son dernier long-métrage avant The Lost City of Z date de 2013 (The Immigrant). Bref, un rythme à la Stanley Kubrick. D’ailleurs, les deux cinéastes partagent des similitudes : un perfectionnisme de tous les instants et l’ampleur prodigieuse de leurs histoires.
Un homme tiraillé entre deux mondes. L’œuvre donne beaucoup d’importance aux conflits physiques et mentales de l’explorateur anglais Percy Fawcett. C’est dans les multiples facettes de son personnage et de celui de sa femme que le film trouve toute sa consistance. L’interprète de Fawcett, Charlie Hunnam (Sons of Anarchy), fait ressurgir avec brio la complexité de cet homme qui souhaite à la fois découvrir une cité perdue et en même temps rester près de son épouse et de ses enfants. Comme souvent chez James Gray, c’est avant tout une histoire de famille.
Tout simplement : du grand cinéma. À l’image du travail du chef opérateur, Darius Khondji, qui apporte à cette œuvre en pellicule 35 mm une extrême finesse et beauté, The Lost City of Z est un film d’une grande délicatesse. Même si la construction du récit risque d’en ennuyer plus d’un, c’est un long-métrage admirable, aussi rare dans le paysage cinématographique que son cinéaste.