Silence est un projet de longue date pour Martin Scorsese. On connait l’importance de la foi dans sa vie et dans sa filmographie. On sait aussi qu’il a signé parmi les plus beaux moments de silence du cinéma. Cette adaptation du livre de Shūsaku Endō à propos de missionnaires portugais qui tentent d’évangéliser le Japon au XVIIe siècle était donc le projet parfait pour un film qui ne l’est pas moins ?
Sublime, poignant, renversant, sidérant. Le long-métrage est d’une force rare, même pour un réalisateur comme Martin Scorsese. Le combat physique et psychologique de tous les instants est parfaitement transmis aux spectateurs. On ressort de la projection tourmenté et le film ne parvient plus à quitter notre esprit. À noter également qu’on est surpris de revoir Liam Neeson dans un bon rôle.
Des portugais qui parlent anglais à des japonais qui parlent anglais… Euh portugais ? Si on peut trouver un défaut à Silence, c’est son utilisation du langage qui est pourtant une question fondamentale pour les jésuites en mission dans de tels pays, mais qui passe à la trappe par facilité. Hélas, à force de voir des Japonais, du simple paysan au puissant seigneur, être pratiquement bilingue à cette époque, la crédibilité historique en prend un coup. Peut-être l’un des films les plus imparfaits et somptueux de Martin Scorsese.