À la racine de Mutafukaz se trouve une série de bandes dessinées, signée par Run, alias Guillaume Renard. 10 ans après sa création, l’oeuvre est devenue culte et permet aujourd’hui la naissance d’un long-métrage, pour partie sous l’oeil d’Ankama Productions. Du papier au mouvement, l’esprit reste-t-il ?
Une gourmandise réjouissante. Dès les premières minutes, on cerne l’envie dévorante d’imposer dans le paysage d’animation une oeuvre protéiforme, énergique et tourbillonnante. La narration ne dément jamais cette note d’intention en opérant des virages inattendus, source d’étonnement. Et quel plaisir de l’être au cinéma ! En collant sans copier à sa source anarcho-pop, Mutafukaz brille de mille feux sur grand écran.
Une ville magnifiée : LA. Cette adaptation est toutefois striée de quelques ralentissements qui soulignent les limites d’une transposition de cases en plans. Là aussi pourtant, le rythme plus languissant fait mieux encore aimer les personnages… et la ville dépeinte. Décalque de Los Angeles, Dark Meat City est crayonné avec amour sur pellicule, si bien qu’on apprécie aussi seulement se promener dans ses dédales.