Après Man Seeking Woman, Simon Rich propose sa nouvelle denrée aussi iconoclaste que sucrée, Miracle Workers, dont le pilote est à déguster sans plus tarder !
Désabusé, Dieu est sur le point de détruire la Terre. À moins que deux anges chargés de répondre à toutes les prières de l’humanité ne parviennent à accomplir une tâche impossible : faire tomber amoureux deux humains. Miracle Workers est une série complètement hallucinée, écrite et créée par Simon Rich d’après son propre livre What in God’s Name, et nous propose une version originale du Paradis, régie par toute une classe de métiers angéliques, pas si attrayants.
À la manière des créateurs de planètes dans H2G2, les anges officient au bon fonctionnement de la vie sur Terre au sein de Heaven Inc. En gérant les espèces animales, en construisant les arcs en ciel ou en triant les grains de poussières, tout ce beau monde s’affaire à faire de la planète bleue un endroit vivable alors que les catastrophes naturelles et l’avidité humaine finissent de blaser un Dieu alcoolique et je-m’en-foutiste, magnifiquement interprété par Steve Buscemi.
Miracle Workers, petit bijou irrévérencieux.
Les cheveux longs et habillé de pull-overs comme The Big Lebowski, Buscemi propose une caricature du Tout-Puissant proche de celle de Benoît Poelvoorde dans le Tout Nouveau Testament. Dépité et oisif, il trouve face à lui un Daniel Radcliffe toujours à contre emploi puisque le jeune anglais joue un ange hyperactif, barbu et presque autiste. De quoi dynamiser un duo inédit alors que ce premier épisode de Miracle Workers annonce une comédie de bureau décapante.
Proche de The Office, TBS propose un récit acidulé qui n’hésite pas à tourner au ridicule la bureaucratie et la religion dans un cocktail détonnant où l’humour noir semblerait presque anglais. À base d’ironie et de satire chrétienne, la série se regarde goulûment, d’autant plus que le format de 30 min permet une pertinence éclair.
Si l’on ajoute également une image aseptisée, gentiment surexposée et presque doucereuse, pas de doute, le propos se veut comme l’image, acidulée. Cependant, la trame narrative n’est pas une révolution, mais cette comédie dramatique assez prévisible a le mérite de nous offrir un divertissement de qualité et ce, de manière originale.
Iconoclaste jusqu’au bout des ongles, Miracle Workers permet à un casting exceptionnel de briller dans un format concis et efficace, même si les enjeux restent un peu faciles pour l’instant. On a hâte de découvrir la suite !