Tout le monde connaît Frankenstein. L’histoire a traversé les pays, les cultures, et terrorisé des millions de lecteurs. Pourtant, peu de gens en connaissent l’origine… Haifaa al-Mansour a donc pris soin de corriger cette injustice avec un film délicat et engagé sur l’auteur britannique Mary Shelley.
En avance sur son temps. Les bonnes manières et les esprits dociles, le XIXe siècle ne correspond pas vraiment à Mary Shelley. Quand ses camarades rêvent de mariage et de maison proprette, elle, s’évade au pays des monstres, des fantômes et de l’horreur. Une échappatoire d’inventivité et d’imagination qu’on lui refuse à cause de son sexe. Le film se concentre ainsi sur sa rébellion et son émancipation en tant que fille, que femme, mais avant tout en tant qu’écrivain. On y découvre alors une jeune romantique aux ambitions débordantes, peinte avec beaucoup d’empathie et d’admiration par la réalisatrice saoudienne.
Peu de Lui, tout pour Elle. Entourée de personnages masculins aussi égocentriques que décadents, Mary Shelley brille par son intelligence et étincelle grâce à une sublime interprétation d’Elle Fanning (The Neon Demon). Du haut de ses 20 ans, l’actrice affirme une présence forte et laisse de bien pâles couleurs au reste du casting, qui peine à exister à ses côtés. Elle ne fait qu’un avec son rôle et prouve au monde entier que les hommes ne sont pas toujours les génies de l’histoire. Un très beau portrait de douceur et de littérature, qui met en lumière le talent au féminin.