Avec Lust For Life, son quatrième album, Lana Del Rey fascine autant qu’elle ennuie.
Langueurs monotones. A la première écoute, difficile de discerner ce « désir de vivre » (Lust For Life) chez Lana Del Rey, nymphe névrotique à la nonchalance exacerbée. Si elle range violons et pianos pour laisser place aux beats hip-hop, ce n’est pas pour autant que Lana va nous décrocher ses plus beaux sourires (belle ironie de la pochette de l’album). Héroïne d’une spleen pop savoureuse mais un peu rasoir, l’américaine enchaîne les 16 titres de façon anastatique (500 points au Scrabble), sauvés par la mélancolie toujours envoûtante de la chanteuse.
Invités de prestige. Certains titres sortent tout de même du lot, notamment les collaborations avec des invités de première classe comme A$AP Rocky (Summer Bummer), Stevie Nicks (Beautiful People Beautiful Problems) et Sean Ono Lennon (Tomorrow Never Came, titre le plus réussi de l’album). Lana Del Rey ratisse donc assez large mais le fait très bien. Dommage que ses compos en solo ne soient pas du même acabit, assez désincarnées et interchangeables pour la plupart d’entre elles. Toujours sur le fil du rasoir, Lana Del Rey nous séduit qu’à moitié.