Il ne faut clairement pas se fier au titre de Kidding, série aussi drôle que la blague de cul de tonton Albert à la dernière fête de famille. Mais derrière le (non) rire, il y a la claque.
Bien qu’il n’en soit pas le créateur (ce mérite en revient à Dave Holstein), la présence de Michel Gondry à la production et à la réalisation de Kidding se fait sentir tout du long de ce premier épisode. On y retrouve cette ambiance douce-amère qu’il affectionne avec des situations qui n’ont de légères que l’apparence. Ici, les sourires ne sont que façades pour continuer de vendre le bonheur comme un produit alors que toute une famille se désagrège autour. On suit les événements dans un constat malaise, sans pouvoir nous empêcher de nous dire que les choses finiront par s’améliorer parce que le show, mine de rien, nous pousse à y croire. Et pourtant qui sait qu’un Happy End ferait sûrement un peu tâche.
Jim Carrey, l’incarnation de Kidding
Mais s’il ne fallait qu’une seule raison pour regarder le show, elle s’appellerait Jim Carrey. L’acteur est tout simplement bouleversant en clown triste, celui qui s’efforce de sourire en toute circonstance alors que son regard cache un profond chagrin. On ne va pas se le cacher, on ne ressent aucun rôle de composition derrière sa prestation, juste un homme à fleur de peau dont l’image publique l’empêche de réellement s’exprimer… On n’a bien du mal à y distinguer la moindre fiction là-dedans. Derrière le personnage de Jeff, il y a Joel de Eternal Sunshine of the Spotless Mind (de Gondry justement), il y a Truman de The Truman Show, il y a une gentillesse sans pareille, il y a une douleur indicible, il y a Jim Carrey.