France 2 diffuse demain la série qui constitue une suite au long-métrage éponyme Il a déjà tes yeux. L’occasion pour nous de revenir sur cette comédie familiale et sociale.
Il a déjà tes yeux s’ouvre sur un débat au sein de l’A.S.E (aide sociale à l’enfance) : l’adoption d’un enfant blanc par des parents noirs est-elle une simple expérimentation ? Si l’adoption mixte existe pour les enfants noirs par des parents blancs, elle choque à l’inverse. Le film nous fait clairement comprendre qu’il faut bousculer les habitudes de chacun pour faire évoluer les mentalités.
Lucien Jean-Baptiste n’en est pas à sa première comédie sociale. Après (notamment) La Première étoile, il aborde à nouveau intelligemment le racisme, cette fois-ci au prisme de l’adoption. En questionnant avec humour les notions d’appartenances culturelles et ethniques, le réalisateur et scénariste invite une majorité de spectateurs à progresser vers un monde plus tolérant sans pour autant les moraliser.
Il a déjà tes yeux manque de mordant
Feel-good movie assumé – légèrement trop naïf -, on se serait très clairement ennuyé sans la présence de Vincent Elbaz qui apporte une touche loufoque bienvenue. En bon pote un peu lourdingue mais attachant, il porte presqu’à lui seul l’aspect comique du long-métrage. Pitre de service, chaque moment est l’occasion pour lui d’être en décalé par rapport aux autres. Il dédramatise ainsi les situations délicates et évite les débordements émotionnels qui rendraient ce film trop mièvre.
C’est finalement ce côté trop peu incisif que l’on peut reprocher à Il a déjà tes yeux. Moins caustique que Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu (pour comparer un film du même acabit) Lucien Jean-Baptiste ne réinvente pas les codes de la comédie française. A titre d’exemple, la grand-mère du petit Benjamin, Mamita, s’avère très touchante mais valide tous les stéréotypes de la mama. Même si Marie-Philomène Nga est parfaite pour le rôle, il n’y a pas de quoi s’esclaffer de rire un simple sourire esquissé suffit !
Sans être exceptionnelle, l’histoire est suffisamment originale et portée par une belle équipe d’acteur et d’actrices, pour nous accrocher jusqu’à la fin. Et si le film est sans prise de tête, il n’est pas sans message. Que demander de plus à une comédie française ? En vrai pas grand-chose.