Phénomène outre-atlantique, Get Out est le premier film solo de Jordan Peele. Comique américain, l’homme investit d’un œil frais le genre ultra-balisé de l’horreur. Il suit Jordan, photographe noir de peau, qui rencontre sa belle-famille blanche bourgeoise sous tous rapports. Un premier pas inquiétant décuplé par le comportement apathique des domestiques…
Le brûlant ironique de la société. Au coeur de Get Out, il y a une promesse narrative ambitieuse en soi. Peele convoque le racisme brûlant qui gangrène l’Amérique et son rapport à l’esclavage moderne. Un sujet politique qui se greffe à merveille au genre horrifique, lieu propice à la parabole. Mieux, la mythologie suggérée par le récit est amplifiée par le grotesque angoissant qui parcourt cette œuvre tendue.
En bon cousin, l’humour de niche partout. C’est finalement LA surprise de ce bout de pelloche finement orchestré. De nombreuses saillies grinçantes, amenées avec tact, viennent percuter le récit. Ajoutons à cela quelques percées graphiques du meilleur effet et on obtient un film de genre comme rarement pertinent.