Il y a de ces films dont les défauts sautent aux yeux, mais qui font preuve d’une telle puissance dans leur propos que cela importe peu. Colossal est de ceux-là.
Inattendu. On pensait s’embarquer dans une comédie fantastique, sorte de parodie sans prétention des long-métrages de créatures géantes. On ne pouvait avoir plus tort. Ce qui commence comme une morale sur l’alcoolisme et la nécessité de trouver un sens à sa vie avec humour et cynisme se transforme petit à petit en drame humain, en thriller oppressant, où la manipulation psychologique fait preuve d’autant de force que la destruction physique. Du talent à l’état brut.
Nécessaire. Oubliez Gal Gadot, la vraie Wonder Woman s’appelle Anne Hathaway. L’actrice explose en looseuse devenue victime face à un Jason Sudeikis parfait dans un rôle à contre-emploi. Au travers le prisme du monstre, c’est toute la violence faite aux femmes que Colossal dénonce avec vigueur. Le spectaculaire n’étant alors qu’une façade à l’émotion. De par son originalité et son sens extraordinaire de la métaphore, Nacho Vigalondo signe l’une des œuvres les plus courageuses de l’année.