NDLR: Retrouvez le test technique et le test des bonus en bas de l’article.
Il semble que Justin Simien, réalisateur de ce Dear White People à la réputation sulfureuse, est envie de communiquer avec son public. Plaçant son imagerie symétrique et sa photographie de soie dans le cadre d’une université huppée où les tensions raciales menacent d’imploser, Simien cherche moins à soulever la foule qu’à inviter son audience à davantage considérer les oppositions communautaires qui agitent l’actualité.
La sensation d’assister à une œuvre à la fois engagée et agitée par ses contradictions internes élève Dear White People au-dessus de la moyenne. Aimant, le récit fait tergiverser les convictions de ses personnages pour mieux les éclairer sous des lumières nouvelles et nous ramener à la nature profonde de nos préjugés. Sa petite musique jazz pousse à la méditation sociétale et fait pousser le terreau d’une vraie réflexion.
Sauf qu’en philosophant avec tact, Simien gagne en raffinement ce qu’il perd en force de frappe. Comme chez Whit Stillman, les personnages expriment leur moi intérieur par le verbe et le statisme de la mise en images (très délicate) finissent par diluer un discours plutôt engagé. Heureusement, la richesse de ce qui est ici en jeu pousse ce premier film dans le camp des intéressantes promesses.
Dear White People est disponible en DVD & VOD.