Quand on s’attaque à une figure historique aussi complexe que Churchill, mieux vaut avoir les reins solides et savoir où l’on va. C’est bien là le défaut de ce biopic oscillant entre la désaffection et la vénération.
De l’art de gratter le vernis. L’acte le plus courageux du long-métrage restera sa déconstruction de la « légende » pour n’en tirer qu’un homme dépressif, hargneux, vaniteux, alcoolique. Il y a de la tristesse dans ce portrait, et on pourrait même y voir de la pitié. Brian Cox interprète avec brio les fêlures d’un personnage abîmé et toute la compassion qu’il finit par provoquer. Un récit puissant sur un passage méconnu qui précéda le Débarquement.
Arrogant. Bien trop scolaire pour se démarquer, le film paye également les prétentions de son réalisateur. Jonathan Teplitzky semble davantage intéressé par son cadre (et ses fondus) que par son histoire. Illustratif à l’excès, sa mise en scène tombe constamment dans une esthétique superficielle, à laquelle se rajoute une musique monocorde omniprésente. Churchill méritait mieux qu’un roman-photo…