Si pour faire un bon Jazzman il faut avoir souffert, alors Chet Baker était doué. Born To Be Blue met en lumière cet homme qui vivait dans son ombre.
Un Ethan Hawke possédé. Dans un biopic, on peut dire que l’acteur porte une lourde charge sur les épaules. Fort heureusement, Ethan Hawke est du genre solide. Le comédien nous offre un portrait terrible, tout en nuance de Chet Baker. Il se livre, tour à tour tourmenté, abîmé, à la recherche d’une gloire perdue qu’il, selon certains, n’avait jamais vraiment mérité. Et comme derrière tout homme, il y a une femme, saluons également la performance de Carmen Ejogo dont la force de caractère parvient à créer un contre-poids et apporter un supplément d’âme.
Un problème de ton. Une certaine aura se dégage de la mise en scène de Robert Budreau. Celle d’une époque, avec son grain. Celle d’un passé révolu avec son monochrome. Celle d’une sensibilité avec ses plans posés où le temps semble s’arrêter. Mais Born To Be Blue échoue pourtant à s’envoler, la faute à un rythme monocorde qui maintient le spectateur à une certaine distance. Tel est le drame de Chet Baker : n’avoir pas réussi à s’imposer…