Réputé inadaptable, le High Rise de J.G Ballard trouve dans ce pendant cinématographique un démenti à la hauteur.
Fascinant. Dans une tour à la hiérarchie sociale bien définie (sorte de Snowpiercer à la verticale) l’expérience sociétale grandeur nature qui s’y joue vire rapidement au cauchemar. Satire d’une société déséquilibrée mais surtout portrait effrayant et pessimiste de la nature humaine, ce huis-clos cauchemardesque à l’esprit seventies contemple ce qui semble être une évolution naturelle plus qu’un véritable point de non-retour. La tour, qui prend vie peu à peu jusqu’à devenir un personnage à part entière, se pose comme une métaphore de la destruction humaine.
Déroutant. Mais à trop plonger dans le chaos, le cinéaste prend le risque de s’y perdre, et nous avec, dans un enchevêtrement presque trop dense dans lequel il devient compliqué de saisir la portée de ce qui se joue. Sombrant dans sa dernière heure dans une surenchère presque asphyxiante High Rise se rattrape par un visuel, une mise en scène et un montage qui transcende le film, lui offrant un rendu stupéfiant.
La plongée dans cette dystopie rétro futuriste est viscérale, brutale et bordélique mais méchamment jubilatoire. Une expérience dont on ne ressort certainement pas indemne.
High Rise sort en DVD et Blu-Ray le 24 août 2016.