Donald Glover, ou Childish Gambino selon sa casquette, lance enfin sa série : Atlanta. Et on peut dire qu’en cinq minutes d’introduction, on sent déjà beaucoup de personnalité, de justesse, et de finesse dans l’écriture.
Des personnages perdus. Dans les deux premiers épisodes on fait connaissance avec Earn Marks, le personnage que Glover incarne lui-même. Paumé, observateur de sa propre vie qu’il est en train de rater, il tente de se rapprocher d’un cousin rappeur en devenir. Père d’une petite fille, séparé d’une femme chez qui il vit toujours, et repoussé gentiment par ses parents qui ne veulent plus l’aider, sa situation précaire sert de toile de fond pour dépeindre les nombreux dysfonctionnement d’une société américaine en conflit constant.
Série tendre. Mais à travers le regard désabusé d’Earn, Glover ne juge néanmoins jamais. Il jongle entre humour et froide fatalité pour survoler des sujets délicats et actuels tels que les violences policières, le racisme, la sexualité ou encore l’homophobie. Atlanta n’est donc jamais pesante, et ne force aucun trait. Elle se moque parfois, elle est tendre et précieuse, souvent. Elle n’ignore rien mais continue d’avancer parce qu’il n’y a que ça à faire. Et on veut définitivement avancer avec elle, et avec Earn.
Atlanta fait partie des nouvelles séries de la rentrée.
Article écrit par Simon D. Réhon.