Critique pas très subtile de la bureaucratie américaine, 13 Hours est tout de même bien loin du film de propagande pro-républicain que ces derniers revendiquent.
Avec une réalisation encore plus ambitieuse qu’à l’ordinaire, ce suspens de survie sous très haute tension est d’une efficacité folle. Ce qui n’empêche pas Michael Bay de prendre le temps de se poser autour de ces mercenaires encore très marqué par le 11 septembre mais dont le patriotisme s’étiole au fur et à mesure des conflits. A leur image, le réalisateur semble lui aussi ouvrir les yeux dans 13 Hours.

Car par un simple plan dans lequel les proches des combattants ennemis abattus pleurent les leurs, Michael Bay délaisse quelques secondes son côté pro-américain, pourtant bien connu. La réalité sautant alors aux yeux de ceux encore aveuglés : quand on prend les armes, l’horreur n’épargne personne. Mais la remise en question est tardive et pas complètement assumée, les « méchants » sans noms ni visages distinct ne ressemblant, le reste du film, qu’à des cibles humaines qu’il faut dézinguer à tout prix.
De là à dire que 13 Hours est une critique un peu timide d’une Amérique sur le déclin réalisée par un de ses plus fervent défenseur, il n’y a qu’un pas. Que nous ne franchirons pas.
Fiche technique
Réalisation : Michael Bay
Scénario : Chuck Hogan, d’après l’ouvrage 13 Hours de Mitchell Zuckoff
Casting : John Krasinski, James Badge Dale, David Denman
Date de sortie : 30 mars 2016
Synopsis : Le 11 septembre 2012, à Benghazi, dans une Libye en plein chaos, des milices islamistes extrémistes prennent d’assaut l’enceinte d’un camp des Forces spéciales de l’armée américaine dans laquelle se trouve l’ambassadeur Chris Stevens. Une deuxième attaque est ensuite opérée sur une base de la CIA voisine. Engagés par l’agence de renseignements, six agents de la sécurité et ex-soldats d’élite organisent du mieux qu’ils peuvent la résistance.

