Critique pas très subtile de la bureaucratie américaine, 13 Hours est tout de même bien loin du film de propagande pro-républicain que ces derniers revendiquent.
Avec une réalisation encore plus ambitieuse qu’à l’ordinaire, ce suspens de survie sous très haute tension est d’une efficacité folle. Ce qui n’empêche pas le cinéaste de prendre le temps de se poser autour de ces mercenaires encore très marqué par le 11 septembre mais dont le patriotisme s’étiole au fur et à mesure des conflits. A leur image, le réalisateur semble lui aussi ouvrir les yeux.
Car par un simple plan dans lequel les proches des combattants ennemis abattus pleurent les leurs, Michael Bay délaisse quelques secondes son côté pro-américain, pourtant bien connu. La réalité sautant alors aux yeux de ceux encore aveuglés : quand on prend les armes, l’horreur n’épargne personne. Mais la remise en question est tardive et pas complètement assumée, les « méchants » sans noms ni visages distinct ne ressemblant, le reste du film, qu’à des cibles humaines qu’il faut dézinguer à tout prix.
De là à dire que 13 Hours est une critique un peu timide d’une Amérique sur le déclin réalisée par un de ses plus fervent défenseur, il n’y a qu’un pas. Que nous ne franchirons pas.
13 Hours sort en salles le 30 mars 2016.