Depuis quelques jours, il y a un déferlement de réactions outrées sur le film de Lars Von Trier, The House that Jack Built. Ainsi, le rédacteur de Variety s’est exclamé « ce film était une des expériences cinématographiques la plus désagréable de ma vie ». Pourtant, c’est peut-être le film le plus accessible du cinéaste depuis des lustres !
Ce n’est pas barbare. Les scènes de violence ne sont ni spécialement gores, ni dérangeantes (on a vu 10 fois pire !). SPOILER Certes, deux gosses sont tués – les enfants sont intouchables au cinéma -, FIN SPOILER mais c’est présenté avec un humour noir féroce et sans aucune ambiguïté morale. Le cinéaste ne cherche pas à traumatiser le spectateur, il veut le faire rire de l’horreur.
Il faut relativiser l’annonce qu’il y a eu une centaine de personnes qui ont quitté la salle avant la fin. Cela parait impressionnant pour une séance de cinéma, mais c’est différent dans ce Festival. D’abord, 100 personnes sur les 2700 de la salle Lumière, ce n’est rien. De plus, il est systématique à Cannes de voir des gens partir que le film soit mauvais ou bon, car ils vont à une soirée ou ils souhaitent finir un article ou tout simplement parce que de toute façon ils n’ont pas payé leur place. Bref, il y a une petite minorité qui a fait beaucoup de bruit pour rien tandis que la majorité a applaudi de longues minutes.