Cabrel – Une vie en chansons nous dévoile les secrets de création du poète à travers l’histoire d’une cinquantaine de ses titres.
Cabrel – Une vie en chansons, n’est pas une biographie classique. Car c’est avant tout aux œuvres de l’artiste qu’elle s’intéresse. Et c’est à travers elles que Thomas Chaline nous propose de découvrir Francis Cabrel. Une approche intéressante dont la pudeur fait écho à celle du chanteur.
Des textes sensibles et délicats
« Je l’aime à mourir », « Petit Marie », « La Corrida », « Tout le monde y pense », « Octobre », « L’encre de tes yeux »… On pourrait en citer encore beaucoup, des titres qui nous replongeraient instantanément dans notre enfance ou ailleurs, dans un souvenir en noir et blanc, dans une émotion pastel, dans un élan de poésie.
Car il a ce pouvoir là, Francis Cabrel, celui de traverser les générations avec ses textes sensibles, sincères et universels. Avec ses mélodies qui accompagnent à merveille les chagrins, la mélancolie, l’espoir. Avec une plume empreinte d’une nostalgie qui semble suivre l’artiste comme une ombre.
Quelqu’un de l’intérieur
Thomas Chaline nous invite donc à pénétrer l’univers de cet artiste discret, de cet homme simple et pudique dont les chansons sont les seules confidences ; de ce poète dont la sensibilité et les valeurs de vie l’ont toujours amené à se tenir à l’écart de Paris et des grandes villes.
C’est en étudiant les textes de l’auteur, le contexte de leur création et tous les indices qui – tel un jeu de piste – mènent à l’esquisse de confidences, qu’il parcourt les plus de quarante ans de carrière de l’artiste. Et, en filigrane, c’est la vie du jeune homme, de l’amoureux transi, du poète engagé, du père dévoué, de l’homme accompli auquel les paillettes du show-business n’ont jamais fait tourner la tête qui se tissent.
C’est écrit entre les lignes
On découvre ainsi les débuts difficiles de certains de ses plus grands succès comme « Petite Marie », ou « Je l’aime à mourir » qui n’avait pas séduit son producteur et avait failli ne pas figurer sur l’album. Tout comme » Il faudra leur dire », que Francis Cabrel avait créée uniquement pour la cérémonie de baptême de sa fille Aurélie, et qui n’avait pas vocation à sortir du cercle familial.
Mais il n’y a pas que l’amour qui inspire Cabrel, même s’il s’agit à n’en pas douter de sa source première d’inspiration ! D’autres textes, lorsqu’on s’y attarde, témoignent de sa sensibilité humaniste et tentent d’éveiller les consciences. C’est par exemple le cas de « La Corrida », « Tout le monde y pense », « Saïd et Mohamed », ou encore « L’arbre va tomber ».
Un artiste engagé donc, dont les chansons ne délivrent néanmoins jamais de morale mais se contentent de poser un regard, le sien, toujours très humble et sans complaisance sur des thématiques sociales importantes. Ce livre lui rend un bel hommage, à la hauteur de son talent.