François Damiens
Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à un projet tel que Comme des Bêtes ?
Ce qui m’a poussé c’est le fait de fermer la porte. On a toujours envie d’être à l’endroit où on ne devrait pas être. Je trouvais ça chouette de se dire qu’est ce qui se passe quand on ferme la porte et qu’on part ? D’imaginer ces chiens, un peu comme à un anniversaire d’enfant, et de voir directement qui prend l’ascendant, qui est le malin du groupe, qui est le leader, qui est le suiveur, le rigolo. Et puis on a décidé que j’étais proche du personnage mais je me suis senti proche du personnage, du gros chien qui veut se faire aimer, parce que quelque part on veut tous se faire aimer, même si on ne veut pas le reconnaître.
Qu’est ce qui a été le plus difficile pour vous sur le film ?
C’est de retirer les couches. Je suis assez pudique, et là quand on arrive le matin il n’y a pas la phase de maquillage, d’habillage, de coiffure, on est directement derrière le micro et on voit ce chien qui s’anime, qui donne de l’émotion et puis faut rentrer dedans, c’est assez particulier. Mais c’est chouette aussi parce qu’on n’a pas grand-chose à dire non plus, on a juste à rentrer dans l’animation. Et c’est drôle parce que j’aime pas trop tout ce qui est animation, ordinateur … mais ce chien m’a parlé.
C’était amusant ?
Oui oui c’est rigolo à faire, puis vous êtes aidé par toute l’équipe du studio d’enregistrement qui essaye de vous faire sortir des émotions et vous essayer de faire le mieux possible. Il faut mettre des mots sur des émotions et c’est des gens qu’on connaissait pas avant et on se retrouve directement baigné dans un truc très abstrait et à la fois très concret. On mange des sushis à midi et on rentre le soir et on se demande « qu’est ce je fous ? »
Parce que vous n’avez pas enregistré avec les autres comédiens ?
Non.
Il y a une part d’improvisation ?
Non, rien du tout. Il y a une bande qui passe et on suit.
C’est votre quatrième expérience dans le doublage, vous auriez envie d’en refaire ?
(Oui et vous savez pourquoi ? Parce que c’est bien payé. On a pas le droit de le dire ça non ?) Non vous savez, c’est pas douloureux, c’est chouette. En tant qu’acteur il y a des films ou vous vous livrez très fort et là c’est chouette, c’est reposant. Vous arrivez juste avec votre personnalité et vous suivez les indications qu’on vous donne. Je suis super content de participer à un travail d’équipe, c’est ça qui m’intéresse. Je viens juste faire un petit truc dans une immense machinerie.
Si je vous dis animaux domestique en une phrase vous me répondez quoi ?
Je n’aime pas l’idée de domestique, je préfère le côté sauvage. Je n’aime pas l’idée d’appartenir à quelqu’un, on appartient à personne.
Vous n’avez pas d’animaux domestiques ?
Si j’en ai et il fait ce qu’il veut mon chien ! Mais il a un cadre évidemment comme tout le monde.
Qu’est-ce qu’il fait de sa journée d’après vous ?
Je sais pas et il ne sait pas ce que je fais non plus ! C’est un petit animal gentil mais il m’a bien cassé les pieds, je l’ai eu tout petit et j’ai eu du mal à l’éduquer !
Est-ce que votre personnage, Duke, vous ressemble ? Vous avez fait un travail particulier sur votre voix ?
On a cherché une sorte de texture de voix mais lui oui il me ressemble clairement. Je n’aurais pas pu faire le personnage de Florence Foresti, ça ne me ressemble pas. Je suis un peu dans la bonhomie, je suis un petit rat. Je ne dis pas que Florence est une petite rate attention. Je suis un peu pataud. Oui je me sens proche de lui.
En quelques mots comment vous donneriez envie aux gens d’aller voir le film ?
Ce qui est intéressant c’est d’aller voir ce qui se passe derrière la porte quand vous n’êtes pas là. On se demande toujours ce que fait son chien quand on part le matin. Puis c’est toujours la même chose quand on a une journée difficile on se dit toujours « Qu’est-ce que j’aimerais bien être toi » et puis quand on a une souhaite soirée qui s’annonce « Ah j’aimerais pas être toi ! Et maintenant moi je vais me marrer ! »