Le concept de « banalité du mal » formulé par Hannah Arendt en 1963 est contemporain d’une expérience de psychologie majeure et similaire dans son propos : l’expérience de Milgram. Son auteur, Stanley Milgram, est le sujet d’Experimenter.
En quelques mots, l’expérience consiste à un simple jeu de question/réponse. Un individu pose une question à un autre et si ce dernier répond mal, ce premier envoie une décharge électrique au second. Plus ce dernier donne de mauvaises réponses, plus la charge est amplifiée. Bien entendu, ce n’est qu’une illusion. La personne qui répond aux questions n’est autre qu’un comédien, il ne reçoit aucune décharge électrique. Le seul cobaye, c’est « l’enseignant ». Les résultats de l’étude sont terrifiants et a fait trembler le monde scientifique.
En ce qui concerne le film, il rend parfaitement hommage au sujet. Le cinéaste Michael Almereyda réalise un biopic sur le psychologue sans la lourdeur académique habituelle de ceux-ci. Il ne faut pas oublier la qualité des acteurs principaux (Peter Sarsgaard et Winona Ryder) qui réussissent à donner vie au couple Milgram. Le traitement est simple, ludique, amusant, édifiant et surtout il pousse le spectateur à la réflexion : si on avait été un des cobayes de cette expérience… Aurait-on été jusqu’au bout ? On aimerait se dire que non… Si seulement on pouvait échapper à la nature humaine si facilement.
Experimenter sort le 27 janvier 2016.